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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 14:25

Article ouest-france, ce jour. Mais comme l’entreprise n’a été rachetée que pour les droits d’exploitation des bois du Gabon… Ce n’est pas grave…pour Bitar !  François.

 

 

Fontenay-le-Comte. L’usine Plysorol va fermer, annonce la CGT

 

vendredi 20 juillet 2012

 

Le comité central d’entreprise du fabricant de contreplaqué Plysorol, qui se déroule aujourd’hui à Paris, a débouché sur la fermeture des sites de Fontenay-le-Comte et de Lisieux (Calvados), selon la CGT.

 

Plan social

 

C’est la conclusion du plan de continuation, présenté ce matin. Rappelons que Plysorol a également une usine à Epernay (Haute-Marne), dont la fermeture n’est pas annoncée pour les 95 employés.

« Nous allons nous battre pour obtenir un plan social, on ne va pas se laisser faire comme ça », a indiqué une déléguée CGT du site de Fontenay-le-Comte, Nadège Malare, vendredi, précisant que d’ores et déjà des palettes brûlaient devant l’usine, qui était bloquée.

 

Reprises compliquées

 

L’usine Plysorol international de Fontenay-le-Comte emploie 112 salariés. Ils sont 70 à Lisieux, où est situé le siège social du groupe repris en octobre 2010 par le Libanais Ghassan Bitar, moyennant la perte de 151 emplois en France.

En mars 2009, la société avait été rachetée par le Chinois Guohua Zhang, qui avait déposé le bilan un an plus tard. Une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux concernant ce dernier vient d’être bouclée. Le parquet de Lisieux doit trancher « prochainement ».

 

Plan de redressement

 

Le projet de l’actuelle direction prévoit la « proposition de transfert d’une partie du personnel des sites fermés vers Epernay, surtout en 2013 », et la « cession des deux sites fermés ».

Il stipule en outre la « concentration de l’activité industrielle sur un site, celui d’Epernay-Magenta », la « mise en place d’un plan d’investissement par transfert de machines et aménagements/mise en conformité du site d’Epernay » et « l’amélioration très significative des rendements matière, notamment concernant les produits en peuplier ».

Un plan de redressement que la direction espère faire homologuer par le Tribunal de Commerce fin septembre 2012.

Plysorol international était en redressement judiciaire depuis le 7 juin.

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 22:34

 

        La contribution des agriculteurs militants de Notre Dame des Landes était tout entière sous-tendue par leur conviction anarchiste au sens premier 1er  du mot*. Si cette conviction avait été revendiquée d'entrée de jeu la cohérence de leurs propos en eut été plus évidente. Mais certains de ces militants refusent même « l'étiquette » anarchiste venue de « l'extérieur »...

 

        Leur démarche s'inscrit dans la lutte qui se mène avec d'autres à ND des Landes , lutte devenue pour eux un cas d'école.

        Les voilà donc occupants illégaux et mettant en valeur des terres qu'il faut sauver de la destruction en même temps que la liberté des paysans. On devine que leur agriculture est vivrière et largement d'autoconsommation les surplus faisant l'objet d'échanges de proximité et d'écoulement sur les marchés ou par les réseaux. Ils déclarent être agriculteurs biologiques et on peut les croire sur parole. Logiquement ils refusent les cahiers des charges et les contrôles afférents .

 

        Une partie des participants n'a pu les suivre quand ils ont soutenu que les cahiers des charges français et européens permettaient l'usage des pesticides ; d'où des échanges un peu vifs que les modérateurs n'ont pu contrôler. C'est une contre-vérité manifeste et chacun sait qu'on ne peut débattre sur des affirmations fausses, d'autant plus , qu'implicitement, elles mettaient en cause l'honnêteté de leurs contradicteurs c'est-à-dire leur volonté de fournir de la nourriture saine à leurs concitoyens. Ceux-ci, en lutte depuis des années pour faire progresser le système alimentaire biologique, considèrent que le cahier des charges et ses contrôles sont des alliés indispensables et que ceux qui les refusent scient la branche sur laquelle ils sont assis.

       

        Un de ces contradicteurs pense qu'il faudra une grande volonté politique pour faire progresser les systèmes alimentaires durables intégrant une forte composante environnementale. Les agriculteurs de ND des Landes préfèrent la méthode de la « tache d'huile » chère au général Galliéni ou beaucoup mieux la méthode de la « masse critique » chère à notre Ragondin Furieux (grosso modo il faut développer partout des systèmes alternatifs qui peu à peu vont « miter »le système en place au point de le faire s'écrouler). L'utopie est donc à l’œuvre du côté de ND des Landes et nous savons combien elle est nécessaire en ce bas monde.

       

        Il y a des intégristes du productivisme agricole à outrance. Il y a un intégrisme de l'agriculture biologique où les vérités sont aussi nombreuses que  les individus. Pierrot Cotron nous a mis  en garde contre tous les intégrismes en une formule : « l'agriculture existe depuis dix mille ans, nous n'allons pas tout réinventer ».

       

         *refus de tout pouvoir et d'en exercer un quelconque, tout un projet de société...

                                                       

                                      JM Holiet, participant du CRS de Fontenay-le-Comte

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 19:39

 

Compte rendu sur l'atelier agriculture, par J.M Holiet.

 

Après le forum du 17 mars 2012, l'atelier « l'agriculture autrement » a montré que d'autres possibles sont mis en œuvre.

        En raison de la richesse des exposés et des argumentations échangées le présent résumé reflète une façon de les recevoir accompagnée de quelques commentaires.

*

        Mr B. Biteau est agriculteur-éleveur sur le bassin versant de La Seudre (Marennes...) . Il a montré la viabilité et la nécessité de l'alternative biologique.

        On observe d'abord que son niveau de formation et ses expériences professionnelles dans les domaines environnemental, biologique, agronomique , lui ont permis de maîtriser techniquement et économiquement son projet à partir de la reprise d'une grosse exploitation dominée par le maïs irrigué.

        Il réussit en six-sept ans une conversion biologique où l'agronomie est remise au centre du métier. On ne peut en donner ici que quelques éléments:diversification-association-rotation des cultures avec abandon du tout maïs irrigué, réintroduction des prairies avec un élevage où bovins, ovins et équins cohabitent pour une meilleure utilisation de la « bonne herbe », replantation d'arbres avec cultures associées, abandon du tout chimique, (faut-il le dire ?), au profit du sol vivant et d'une régulation naturelle des « ennemis des cultures » et de leurs prédateurs etc .

        On peut qualifier ses motivations de « sociales et citoyennes ». D'autres diraient simplement que c'est une façon d'être. En effet, il a installé trois autres personnes en association. Il vend des produits de qualité ( entre autres pour la santé) en privilégiant semble-t-il la proximité et en refusant une production de masse destinée à une exportation qui brise les chances d'une agriculture paysanne et d'autonomie alimentaire, notamment en Afrique. Il économise beaucoup d'eau dans une région sous tension et restitue au milieu une eau « propre » tout en évitant l'érosion des sols. Nul doute que les ostréiculteurs de Marennes aimeraient voir se généralise cette attitude.

        Évidemment Mr Biteau n'a pas fait de bilan économique détaillé mais on devine qu'il refuse la course agrandissement-matériel. Il continue d'investir ( des arbres encore) et on ne l'a pas entendu se plaindre du niveau de vie de sa famille même si sa démarche le fait renoncer à 10% des aides PAC.

 

        Il a signalé un fait significatif de la reconnaissance du bien-fondé et de la  de la réussite de sa démarche : il a dû résister à des propriétaires qui voulaient absolument lui confier leurs terres. Il a fini par accepter une vingtaine d'hectares faute probablement d'un agriculteur voulant adopter sa démarche .

        On ne peut conclure sur cette dernière remarque un peu pessimiste : on fera donc facilement un détour par ce coin de Charente Maritime pour voir le paysage qu'il a façonné, et ce n'est pas rien.

 

***

 

Mr Jacky Berland est agriculteur-éleveur de porcs, en plaine, à St Martin de Fraigneau. Documents à l'appui il a présenté l'organisation de son exploitation dont les productions végétales ont remis au centre l'agronomie sous la forme du « sol vivant » que le couple d'agronomes Mr et Mme Bourguignon a présenté à l'automne à Fontenay-le-Comte. Sa comparaison avec la forêt qui se passe de produits chimiques ,d'arrosage et a une très bonne production de biomasse est éclairante.

        Il s'agit donc de protéger et favoriser les processus physico-chimiques et biochimiques qui assurent entre autres le recyclage des éléments organiques et la circulation des éléments minéraux et de l'eau dans le sol. Pour cela pas de labour et de travail mécanique des sols détruisant la faune (de la bactérie au ver de terre) qui assure le travail. Des semis directs, les racines des plantes trouvent facilement leur chemin dans un sol naturellement aéré . De la couverture végétale permanente. Le broyage sur place des résidus végétaux qui deviennent humus par l'action de milliards de petits animalcules que l'on peut imaginer en pensant aux milliards d'acariens monstrueux avec qui nous cohabitons  dans nos chambres à coucher...Nous avions oubliez que l'Homme vit de sa symbiose avec tous ces micro-organismes.

        Donc, diversité-association des plantations, jusqu'à quatre sur la même parcelle dont les légumineuses qui fixent l'azote de l'air. Des économies de gazole (jusqu'aux 2/3 !) à un moment où les émissions de CO2 doivent être réduites. Beaucoup moins de produits chimiques, phytosanitaires et engrais employés de façon ponctuelle en cas de nécessité absolue. Protection des sols contre l'érosion et la perte d'éléments chimiques naturels qui se retrouve dans nos rivières lors des fortes pluies. Restitution au milieu d'eau de meilleure qualité.

        Comme dans le cas précédent on remarque qu'il faut une bonne maîtrise technique pour réussir. Un échec sanctionné par une mauvaise récolte compromet radicalement l'équilibre financier d'une exploitation, le revenu de la famille de l'exploitant et sa  capacité à rembourser ses emprunts s'il en a. C'est une des explications du nombre limité d'agriculteurs qui s'engagent dans cette voie.

        Incontestablement cette démarche fait siennes certaines exigences citoyennes qui trouveront probablement leurs traductions dans la future PAC.

 

***

       Mme Blais (EARL La Pastourelle, Vernoux-en-Gâtine 79210) a refusé de créer un poulailler industriel de pondeuses à 9 ou 10000 poules minimum car « 6000, ce n'est pas rentable » lui a-t-on dit ! On devine qu'elle n'a pas voulu se mettre dans la main de la banque et de l'intégrateur qui lui imposerait ses normes et son prix. Elle fait le choix d'avoir 500 pondeuses totalement en bio en produisant la nourriture sur sa ferme. On est sûr que ses braves pondeuses connaissent la saveur du ver de terre et de la limace. En tout cas son choix est celui de la qualité et de la proximité c'est-à-dire du lien direct de confiance avec le consommateur. C'est aussi l'apprentissage d'un « nouveau métier » : créer les réseaux pour écouler les œufs(AMAP, etc), assurer une présence régulière sur les marchés...On a compris que ce n'était pas le choix de la facilité mais d'une certaine liberté.

        Sa motivation évidemment sociale et citoyenne est confirmée par sa volonté réussie de créer un emploi qui a sorti une personne du chômage. Qui n'a pas envie de goûter ses œufs ? Certains disent que « goûter c'est adopter »...

***

        Mr D.Briffaud est porteur d'un projet qu'il va mettre en œuvre grâce à sa ténacité animée par des motivations également sociales et citoyennes. Il n'a pas eu le temps de détailler sa démarche mais on a compris que lui aussi mise sur la qualité biologique et la proximité. On est sûr d'avoir bientôt sur nos marchés de belles grosses miches bien fermes et dodues issues de ses farines bio de son blé bio, entre autres productions. Il est certain que sa filière produire-tranformer-vendre échappe comme la précédente à la grande distribution source d'un formidable gaspillage de denrées alimentaires.

        Il a souligné une des difficultés majeures que rencontre ce type de projet  venu souvent de « l'extérieur » du monde agricole établi:celui de l'accès à la terre(4 ou 5 ha dans son cas) même quand il s'agit de récupérer une propriété familiale. On peut y voir un des effets de la course à l'agrandissement des exploitants établis doublée, non pas d'un scepticisme, mais d'une certaine hostilité face à ces projets alternatifs.

        Nous devrions nous interroger sur le soutien que pourraient leur apporter les collectivités locales au travers d'une future PAC à gestion décentralisée donc démocratisée et d'une politique d'aménagement qui ne s'intéresse plus seulement aux métropoles.

*

        Mr Pierrot Cotron a expliqué brillamment que le travail de recherche, de conservation et de mise à disposition de la diversité des espèces animales et végétales est un enjeu vital pour nous tous.

        Il a montré que l'appropriation marchande des espèces et du patrimoine génétique par les Firmes multinationales de l'agrobusiness spolie les paysans de leur liberté et d'un bien commun en même temps qu'elle les soumet à leurs volonté et intérêts financiers. Elle fait peser une menace sur la production elle-même : l'usage des espèces peu nombreuses et par là sensibles à une seule maladie peut provoquer un effondrement de la récolte même si certains disent que les laboratoires de ces FMN veillent au grain...

        La diversité des espèces est un bien commun. On peut en avoir un bel échantillon au verger conservatoire de Pétré (85400). A l'automne il s'y vend à prix modique plein de variétés de pommes. Qu'on se le dise !

*

Au total face au système alimentaire dominant, ici comme ailleurs, de type industriel tertiairisé, intensif, spécialisé, concentré, financiarisé et globalisé nos intervenants ont bien montré qu'il est possible de faire émerger des systèmes alimentaires alternatifs de proximité prenant en compte les objectifs économiques, sociaux et environnementaux de la durabilité.

        Quant à les renforcer à court ou moyen terme les avis semblent assez pessimistes tant les caractères culturels et structurels du complexe agroalimentaire construit depuis 60 ans le rendent imperméable voire hostile aux innovations à la fois nécessaires, possibles et efficaces.

                              

                                       JM Holiet, participant au CRS de FleC. 27/03/2012

 

PS : La contribution des militants de Notre-Dame de Landes fera l'objet d'un article particulier.

     D’autres thèmes ont été abordés dont un assez partiellement: agricultures productivistes et agricultures biologiques : limites de deux modèles opposées.

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 15:15

Samedi 17 mars, salle des OPS, à Fontenay (rue de la République)

à partir de 13h30

 

L’ailleurs existe déjà, il est ici : l’utopie existe bien, il suffit de regarder… Nous voulons mettre en valeur les expériences locales, susciter le débat, exciter les curiosités citoyennes… Dans le domaine de l’agriculture, dans le champ de la production, dans celui de la culture, au-delà des modèles dominants, des citoyens, des salariés inventent, créent, interrogent le réel… Sur le Sud-Vendée, comme ailleurs, on cherche à vivre autrement, à consommer autrement… L’après-midi citoyenne est conçue sous la forme d’ateliers, où des récits d’expériences précéderont des débats avec le public.

 PROGRAMME

- 13H30 ACCUEIL

- 14 h : L’aéroport de Notre-Dame des LANDES : des luttes, une autre façon de voir le monde…

14h30 à 16h 15 : 2 ateliers-

Atelier 1 : l’agriculture autrement– Présence de Benoît BITEAU, vice-président du Conseil Régional de Charente-Poitou, d’André Aubineau, de l’association Vivace, de JACKY Berland, de l’association, de Pierre Cotron.

Atelier 2 :Travailler autrement- une expérience communale à Montreuil, la Nef (banque coopérative), Agapes (AMAP),  L’association REPAS,  la FRESNAIE,…

-  16h15 à 16h 45 : Pause (animation  ATTAC : la roue de la dette).

-  16h45 à 18 heures : atelier culture

Seront présents des membres de la galerie d’art 39, L’association KINOZOOM, la compagnie de la Licorne, la CIE du noyau (sous réserve), l’association Octopus,…

-  A partir de 18 heures : Lecture publique de  CROQUIS DEMOLITION de la poète PATRICIA COTTRON-DAUBIGNE (texte sur la fermeture de SKF).  Puis,  apéro offert par le CRS.

REPAS SUR PLACE. AMENER SON PIQUE-NIQUE.

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 07:14

 

 

Le film a mis en valeur une forte réalité de tous les temps, encore plus prégnante à notre époque, et pas seulement dans le Sud-Vendée.

En effet, et il ne faut pas se lasser de le répéter, la création et/ou la pérennisation d'industries est toujours au cœur de la vie d'un « territoire ». Directement et indirectement elles sont créatrices d'emplois dans tous les secteurs d'activité et par la même d'une dynamique sociale.

Si le film et le débat ont constaté et expliqué en profondeur l’effritement des puissantes solidarités ouvrières du passé ils ont peu évoqué pour le présent la nécessaire solidarité de l'ensemble de la société. Nous avons pourtant vu ici à partir de 2008 de puissants mouvements de solidarité dont le ressort de départ a été à juste titre assez émotionnel, pourquoi ne se sont-ils pas poursuivis ?

En matière de solidarité le film a montré ce qui a sous-tendu la lutte des ouvriers de Cluses en 1904. La solidarité est toujours alimentée par l'exigence de justice et la défense de la liberté des citoyens dans une société démocratique face à l'arbitraire brutal d'un pouvoir(en 1904 le licenciement d'ouvriers élus municipaux « contre » leur patron, maintenant ce sont des licenciements financiers tout autant brutaux et arbitraires...).

 

Le sentiment de dignité parcourt tout le film. Il est fait de la conscience de participer à une œuvre au bénéfice de tous, de la volonté de bien faire le boulot, en somme de la conscience de l'utilité sociale du travail.

 

Les valeurs de justice, de liberté, de dignité qui sous-tendent la solidarité(on dit maintenant la cohésion sociale) n'ont pas disparues du monde ouvrier et du reste de la société mais assurément elles sont devenues moins « structurantes » et mobilisatrices...

J.M. HOLIET, participant du C.R.S. De F. le C.

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 10:08

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Des ouvriers de Samro et de l'ancienne SKF ont participé à un débat mardi soir, suite à la projection d'un film.

 

Le film De mémoire d'ouvriers de Gilles Perret a été projeté en avant-première mardi soir au cinéma Renaissance. La soirée a été organisée par l'association Kinozoom, en collaboration avec le collectif de résistance sociale (CRS).

Ce film dense retraçant un siècle de vie ouvrière en Savoie est nourri de nombreux témoignages et de documents d'archives. De l'épisode sanglant à Cluses quand les patrons tirent sur les ouvriers en grève, à la vie dure des paysans de la montagne et ouvriers à la ville aux énormes chantiers des barrages pour lesquels une importante main-d'oeuvre était recrutée : Italiens, Espagnols, Polonais, Slaves... Syndicalistes et historiens parlent d'une solidarité de tous les instants qui, selon eux, n'existe plus.

La classe ouvrière aujourd'hui

C'est autour de cette idée que les participants ont interrogé Jean-Luc Puaud, retraité de SKF, Alain Robert et Philippe Berger, employés à la Samro et tous trois syndicalistes CGT, ainsi que Philippe Terroire et François Poupet pour le CRS.

« J'ai noté certaines ressemblances avec le film, a précisé Jean Luc Puaud. À SKF, nous avions aussi des paysans que la terre ne faisait plus vivre ou endettés avec leur banque. Des bandeaux lumineux installés dans les ateliers renforçaient la concurrence entre les équipes. »

Alain Robert a évoqué qu'une « lutte bien menée et pour de bonnes raisons pouvait encore mobiliser. On doit se battre partout pour que notre travail réponde à des besoins de production sur le territoire. »

Ouest-France. 6 février 2012

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 08:57

Communiqué de Presse

L’intersyndicale de Fontenay-le-Comte, pour qui la solidarité n’est pas un vain mot, a décidé le 5 octobre 2011 de verser 1000€ en solidarité financière. Cette somme sera portée par une délégation le mercredi 18 octobre aux travailleurs de la fonderie aluminium appartenant au groupe Montupet. Le donneur d’ordre est Renault, qui avait externalisé cette activité il y a 18 mois, en assurant aux salariés et à leurs organisations syndicales le maintien du salaire et tous les acquis. Le groupe Montupet 18 mois après exige une baisse des salaires de 25% en menaçant de ne plus alimenter l’usine en charge de travail.

Ce même groupe pour faire plier les salariés en grève depuis le 2 septembre 2011, a décidé d’engager une procédure de redressement judiciaire devant le tribunal de Commerce. Alors que les 6 premiers mois de l’année 2011 font apparaître une augmentation de 30% de son chiffre d’affaire et de 23% de son résultat financier.

Pour l’intersyndicale fontenaysienne, c’est inacceptable. Si cela passait, cela encouragerait tous les patrons de l’hexagone à exiger une baisse de salaire pour leurs salariés.

Par ailleurs l’Union des Syndicats des Travailleurs de la Métallurgie de Vendée a déjà envoyé 100€. Le syndicat CGT SKF nous a demandé d’apporter sa contribution de 100€ également. La solidarité financière n’est certes pas suffisante, c’est pourquoi la fédération CGT de la Métallurgie appelle à se rassembler devant la Mairie de Châtellerault pour manifester à travers la ville.

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 08:26

 

Refonder l’esprit syndical

 

Si nous entendons par syndicalisme, la volonté de transformation sociale et politique -projet porté par les anarcho-syndicalistes au sein de la cgt d’avant le congrès de Tours-, qui a irradié le syndicalisme digne de ce nom jusqu’à nos jours, il semble qu’il faille parfois replonger dans l’histoire pour nous projeter dans notre avenir :

La Charte d’Amiens, par exemple, en 1906, parlait de « lutte de classe », « d’exploitation » ; elle indiquait que le syndicat avait pour finalité certes d’améliorer la condition des salariés, mais qu’il devait aussi conduire à « l’émancipation intégrale », à « l’expropriation capitaliste »… Par les temps qui courent où certaines officines confédérales ont tendance à oublier les textes fondateurs, ce petit rappel inaugural ne semble pas de trop…

Que l’on me permette ici de souligner que cette même charte « préconise  comme moyen d’action la grève générale »…Mais j’y reviendrai plus tard…

Je voudrais insister ici sur un point que la charte mentionne donc et qui sous-tend tout le syndicalisme : le syndicat doit viser à l’installation d’une société où les moyens de production et de répartition soient entre les mains des salariés.

Pendant longtemps, les syndicats ont été ainsi des « groupes de résistance » qui ont, notamment par l’intermédiaire des Bourses du Travail (idée de Fernand Pelloutier, anarcho-syndicaliste) proposé des contre-modèles sociaux et éducatifs… Le mouvement syndicaliste a ainsi dessiné les formes d’une culture ouvrière, d’une sociabilité des salariés…C’est vrai pour la France, mais aussi pour une grande partie de l’Europe.

Le point d’orgue de cette puissance syndicale a été marqué bien sûr par 1936 (je n’oublie pas non plus 1968) et ses grandes lois d’émancipation sociale acquises par la grève générale,  qui a forcé le patronat à l’acceptation des revendications portées par le Front populaire…

Oui, hier, comme aujourd’hui, pas de victoire sociale sans grève générale, n’en déplaise à certains caciques bien installés dans leurs bureaux parisiens et habitués de certaines garden parties… Certes, on n’appuie pas sur un bouton pour la déclencher, mais on la désire, on y appelle…

Ceci dit, il m’apparaît que l’autre phénomène essentiel qui explique la désagrégation du syndicalisme et la fragilisation du mouvement social (en dehors des effets délétères de l’individualisme crée par la « dissociété » contemporaine), c’est l’oubli de ce pouvoir « modélisateur » que doit avoir le syndicalisme : je veux dire non seulement par cela que les syndicats ne sont plus autant des vecteurs de formation générale et professionnelle ou syndicale qu’ils ne l’ont été (de même que le parti communiste a pu l’être à une certaine époque), mais que le syndicalisme, pour parler naïvement, ne fait plus « rêver », et en même temps n’installe pas de rêve dans le réel Pour m’expliquer mieux, les sociétés de secours mutuel, les bourses du travail, ont été les embryons de nombreuses réalités instillées par la suite dans la réalité sociale : mutuelles, caisses de retraites, par exemple…

Je crois  qu’il faut ainsi revenir à nos racines syndicales, nous souvenir que nous avons pour vouloir celui de changer la société : cela passe par nos luttes, par notre travail syndical, mais aussi par le fait de proposer concrètement aux salariés un autre mode de production, de vie…  Je crois qu’il est temps que le syndicalisme en lien avec les aspirations des salariés et de l’ensemble des citoyens qui souhaitent que l’on produise selon des normes écologiques et sociales, participe concrètement, par exemple, au travers de coopératives de salariés, à la création « d’ entreprises » agricoles ou « commerciales » : cela en lien avec le monde paysan, avec les collectifs, avec les Amap,…

Car lutter contre l’exploitation, c’est aussi proposer un contre-modèle qui montre aux salariés qu’un autre monde est possible, que l’on peut se réapproprier ce que la propriété industrielle et capitalistique a confisqué… On donne ainsi tout son sens à la production biologique, par exemple,  qui n’a pas pour but d’être consommée par ceux qui le peuvent financièrement, qui ne doit pas être découplée d’interrogations sur les modes de production (qu’ils soient sociaux ou liés aux transports, par exemple)… On élabore dans l’action syndicale, dans le réel, la finalité du projet d’émancipation.

L’esprit des bourses du travail,  revivifié depuis deux décennies par Attac (désir de réflexion citoyenne, de formations, de débat), et dont le Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte est aussi un bien modeste exemple (par le croisement du syndical et du politique, par l’organisation de débats citoyens), qui anime encore certains syndicats, ne devrait-il donc pas être revisité, renouvelé ?

Associer les salariés dans la création d’essaims de production et de consommation, n’est-ce pas là le moyen de redonner au mouvement syndical et social toute sa force et son sens ?

 

François Poupet, membre du Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte, syndicaliste Sud-Education, initiateur de l’appel des 200 en Vendée.

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 09:32

La crise …la crise…la crise !

 

Par Michel Mengneau

 

« Toute bulle spéculative finit inévitablement par éclater en menaçant le système bancaire de faillite et l’économie réelle de banqueroutes en chaîne – à moins qu’une bulle plus grande encore ne puisse être gonflée à temps. » Propos d’André Gorz, extrait de « Penser l’exode du travail et de la marchandise », paragraphe : la crise.

 

Certes, on peut penser alors que les éclatements successifs des bulles spéculatives conduiront vers l’autodestruction du capitalisme. On peut donc supposer que les crises actuelles sont les prémices de l’éclatement du système. Crises appelées d’ailleurs systémiques pour les différencier des crises voulues, car là est la question : s’agit-il d’une déstructuration incontrôlable du système ou d’une restructuration voulue à l’échelon planétaire ?

 

Beaucoup ont tendance à penser qu’il s’agit bien d’une crise du système, mal contrôlée, que l’on essaierait de maîtriser en faisant payer le lampiste des pays développés. Ce raisonnement peut paraître évident mais il lui manque une donnée, la « finitude » de la terre.

 

Incontestablement les capitalistes savent que malgré des recherches incessantes en énergies nouvelles (comme le gaz de schiste dont on estime d’ailleurs les réserves autour d’une cinquantaine d’années), en matières premières, en technologies de substitutions, on ne pourra pas éternellement développer les productions pour l’hyperconsommation sur toute la terre, celle-ci est un produit fini et ses ressources ne sont pas expansives. Le pic pétrolier, maintenant passé, est là pour nous rappeler à l’ordre, ce qui se confirmera par une augmentation constante du prix du pétrole dans les années à venir, nous avons aussi comme exemple la guerre du cuivre qui est l’annonce de la raréfaction de cette matière première, etc. Ne rêvons pas trop dans le recyclage qui si l’on surconsomme, et avec une augmentation importante de la population mondiale, ne sera qu’un palliatif momentané car en plus on ne peut pas recycler indéfiniment certaines matières.

 

Compte tenu de cette donnée incontournable en un premier temps est lancée la fumeuse croissance verte dans laquelle ont plongé à pieds joints les bobos et gogos de toutes sortes qui se gargarisent de trouver du bio à toutes les sauces. Ce leurre écologique consumériste est une arnaque et, qui plus, est un danger pour l’équilibre alimentaire de la planète, les agro-carburants (faussement appelés bios) liés à l’agriculture intensive en sont le meilleur exemple. N’oublions pas non plus que ces méthodes culturales à grandes échelles sont tout à fait nocives pour la préservation de la biodiversité (déforestations, arrosage intempestifs, et surtout l’ouverture du marché des céréales à la spéculation).

 

En parallèle est faite une recherche accélérée dans les techno-sciences pour des seuls buts mercantiles afin de permettre un consumérisme débridé à partir d’éléments non naturels, ou d’éléments naturels modifiés comme les OGM, ou tout simplement les nanoparticules, prétendues avancées scientifiques dont on ne connaît nullement les retombées pour la santé de l’humain. Seulement, voilà, ces recherches, la mise en œuvre de la  croissance verte prennent du temps, alors que l’épuisement des ressources s’accélère puisque qu’en 2010 la consommation du pétrole a été la plus forte jamais enregistrée.

 

Donc, pour éviter d’arriver trop vite à la pénurie qui serait alors une véritable catastrophe pour le capital qui ne pourrait alors faire que des profits moindres, on tente de maîtriser le potentiel terrestre en freinant la croissance des pays développés on les amène de façon délibérée vers la récession permettant ainsi une croissance des pays en voie de développement où le capital y trouve plus de rentabilité. Il s’agit bien de prospective quand on voit la fondation à Rockfeller stocker des graines, ce n’est pas par philanthropie mais dans le but de préparer de nouveaux marchés en régénérant un marché épuisé, la gestion des ressources fait donc partie des préoccupations des capitalistes contrairement à ce que l’on aurait tendance à croire.

 

Tout en maitrisant un épuisement trop rapide du patrimoine terrestre cela a aussi plusieurs autres avantages pour les capitalistes spéculateurs.

 

D’abord d’augmenter les bénéfices en se tournant vers des pays ou les salaires sont moins élevés et où les avantages sociaux n’existent que très peu, ce qui va permettre des gains de productivité importants dans des conditions souvent esclavagistes, par conséquent, profit maximum pour les actionnaires.

 

Ensuite, comme les pays développés ont vécu au-dessus de leurs moyens en favorisant le crédit pour surconsommer, en freinant la croissance on va les obliger, par des mesures drastiques, à éponger cette dette qui commençait à inquiéter la haute finance. Comme on a déplacé, favorisé la croissance vers les pays émergeants pour les raisons que nous venons d’évoquer, dans les pays développés on va volontairement créer du chômage de masse pour finir de faire tomber tout les acquits sociaux ; car même si l’on baisse la consommation les capitalistes souhaiteront quand même faire des profits, ce qu’il feront sur la variable d’ajustement qu’est le travail. Il faut s’attendre à plus de flexibilité, des emplois précaires sous payés et à un panel de mesures antisociales que permettra la peur du manque emploi.

 

Comme la terre est un produit fini, il est évident que nous devons la ménager. Nous devons décroitre, cela sera incontournable rapidement, mais dans quelles conditions ?

 

Une récession voulue par les capitalistes ne résout aucun problème puisqu’elle augmente les inégalités au sein des pays développés et aussi dans les pays en développement. C’est donc une décroissance voulue et maitrisé par le peuple qu’il faut commencer à mettre en place à l’échelon local en favorisant l’usage plutôt que le consumérisme à tout crin. Créons le maximum de contre-pouvoirs constructifs avec une vraie démocratie horizontale (petites unités de fabrication autogérées, monnaies locales fondantes, Service d’Echange Libre -SEL-, AMAP, gestion citoyenne de l’eau et des déchets, etc.).

 

On peut rêver de révolution, de révolte comme dans les pays arabe. Certes, cette prise apparente de pouvoir par les citoyens est encourageante, mais cela va-t-il bousculer le système, c’est moins sûr lorsque l’on voit la prise en mains sous-jacente de la pensée unique qui tente de gérer à son profit la révolte de ces peuples. Pour le constater il suffit de regarder de regarder ARTE où l’on peut voir de petit spot présentant des pseudos révolutionnaires des pays arabes, il est évident que lorsque le système ultralibéral encadre de soi-disant révolutions c’est pour les diriger dans le sens de la pensée unique.

 

Que dire des élections, là c’est probablement à l’heure actuelle la solution la moins efficace pour basculer le système ; on a l’expérience de 1981 qui a basculé vers l’ultralibéralisme en 1983 faute de remise en cause véritable du système.

 

Reste alors le travail quotidien et formateur de « déformatage » des esprits, donnant la priorité à des initiatives locales et plus générales permettant d’atteindre la masse critique qui nous fera sortir du système. C’est un travail à long terme, mais qui sera le seul pérenne.

 

Une décroissance voulue des pays développés permettra aussi aux pays émergeants d’évoluer à condition qu’ils tiennent aussi compte qu’une croissance inconsciente les mènera aussi vers un stade de récession que connaissent leurs homologues développés.

 

Il faut sortir du capitalisme et ce sera alors au peuple de décider comment il veut ménager la planète afin d’y vivre en harmonie!

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 16:55
Limites des résistances « locales »

Point de vue sur le CRS de Fontenay-le-Comte

JM HOLIET, participant au CRS de Fontenay le Comte

« Plus [les lois] auront respecté les droits de l’indépendance personnelle et l’égalité naturelle, plus elles rendront facile la tyrannie que la ruse exerce sur l’ignorance… ».

« Sans doute il suffirait d’arracher aux chefs leurs masques perfides ; mais le pouvez-vous ?Vous comptez sur la force de la vérité ; mais elle n’est toutepuissante que sur les esprits accoutumés à en reconnaître, à en chérir les nobles accents ».

Condorcet, Premier mémoire sur l’instruction publique,1791.

Le projet central du Collectif de Résistance sociale de Fontenay le Comte est bien d’instruire ses concitoyens par ses actions « culturelles », ses engagements dans les luttes sociales et ses participations aux élections.

Instruire pour nous c’est informer, susciter les contributions, proposer, mettre en débat. Vaste programme pour quelques dizaines de militants dans un petit coin du Sud-Vendée.

La difficulté est grande mais nous avons la faiblesse de croire que ce travail est nécessaire donc qu’il faut le poursuivre avec nos petits moyens.

Il faut résister à l’affaissement démocratique en réactivant la participation des citoyens face à une oligarchie d’esprit aristocratique qui fait tout et à tous les moyens de convaincre le peuple qu’elle seule sait et peut définir l’intérêt général tout en justifiant ses prédations. La difficulté est grande car de plus en plus de citoyens pensent qu’ils sont incapables ou impuissants, définitivement souvent.

Il faut résister au grégarisme consumériste qui fait l’être social selon l’oligarchie détentrice des moyens du pouvoir. La difficulté est grande car nos propositions portent en elles une critique radicale du capitalisme libéral ; si une majorité de citoyens constate les éléments du désastre bien peu ose imaginer « autre chose », un autre possible. Deux exemples : comment imaginer qu’il est possible de gérer équitablement et durablement les ressources autrement que par le marché, c’est-à-dire par la peur entretenue des « augmentations » de prix et de la pénurie « inévitable » ? Comment mettre en oeuvre les solutions qui peuvent faire reculer le nombre d’humains souffrant de la faim quand le « marché » a totalement échoué.

Nos propositions se heurtent à une idée que l’oligarchie dirigeante a gravé dans les esprits : la démocratie s’arrête au seuil de l’économie. Nous assistons encore impuissants à la mise en place des lois qui garantissent les « droits de l’indépendance personnelle et de l’égalité naturelle ». Condorcet nous avertit que la tyrannie est en marche si personne ne s’occupe d’instruire les citoyens pour qu’ils puissent choisir librement leur destin en refusant la « guerre de tous contre tous » au profit de la solidarité qui assure la liberté de chacun, notamment celle de mettre leurs talents au service de tous les autres.

Si la tâche est immense et urgente on ne peut pas être complètement pessimiste quand on constante le nombre d’associations où les citoyens se saisissent des problèmes, proposent et souvent mettent en oeuvre des solutions. Le CRS a voulu faire émerger la cohérence de tous ces engagements et susciter la « densification » de la participation citoyenne, faire de la politique au sens premier du mot. De ce point de vue et pour l’instant, au niveau départemental, sa participation au Front de gauche est un échec en raison du refus des partis fondateurs d’en faire un forum fédérant les citoyens volontaires sur leurs propositions après débat. Là est notre limite… dans l’immédiat.

Pour l’avenir faut-il ne compter que sur les catastrophes disqualifiant les oligarchies au pouvoir pour qu’une majorité de citoyens reconnaissent dans nos analyses une grande part de vérité et dans nos propositions des pistes pour organiser un monde meilleur ?

Le mot « résistance » ne définit que partiellement l’action du CRS dans la mesure où il ne s’agit pas seulement de défendre ce qui a été construit depuis plus d’un siècle. Il a aussi toujours mis en débat ses analyses et interprétations des événements et ses propositions. Il s’agit bien de construire un autre possible répondant aux « nouveaux » problèmes en intégrant les solutions déjà pensées ou en gestation dans les esprits.

J’ai dit dans la contribution précédente l’impasse de la solution du Front de gauche sur le plan local au moins. On notera au passage que le CRS n’a jamais imaginé être le fédérateur de tous ces militants d’associations ou simples citoyens ayant le désir de participer à l’élaboration d’un projet et de s’engager pour le faire connaître. Nous pensions que le Front de gauche ne devait pas les laisser sur le bord de la route en restant une alliance entre partis qui conservent leurs stratégies propres en décidant au sommet des candidatures tout en pensant qu’il leur suffira de présenter leurs propositions pour susciter l’adhésion. En matière de renouvellement des pratiques de la démocratie on ne peut faire pire … et plus conservateur.

Certains dirigeants du PCF , dont on se demande s’ils ne sont pas atteints de paranoïa aiguë, ont vu dans cette conception du Front de gauche une négation du rôle des partis politiques et même une menace pour leur existence si on en juge par leurs réactions. La plus mauvaise langue du CRS a été jusqu’à dire qu’il s’agissait de paranoïa de type stalinien dont le symptôme est l’incompréhension et la peur de la pratique démocratique. Cette même mauvaise langue dit aussi haut et fort l’engagement et les capacités d’organisation des militants de ce parti et pour nombre d’entre eux leur contribution au débat.

Sur le plan local, le CRS et les idées qu’il défend me semblent bien identifiés par une part de la population de la ville et de ses environs immédiats.

Ses participants sont connus sinon reconnus par les militants des syndicats, des associations, voire des partis politiques par leur participation à certains débats intersyndicaux, à l’organisation des tractages et manifestations ; aussi par le relais que le CRS offre aux actions de nombreuses associations ( infos sur la liste, rézocitoyen et le blog).

Ses participants sont connus et reconnus par les actions nées de leur initiative. Parmi celles-ci : le forum 2005 sur le traité constitutionnel, la participation aux élections législatives de la circonscription en 2007 et 2008 puis aux européennes , régionales et cantonales, la conférence de G. Filoche sur la question des retraites en septembre 2010, les ciné-débats lancés depuis 2010. Il faut aussi signaler les lettres ouvertes ou communiqués de presse en direction des gens au pouvoir( municipalité PS de Fontenay-le-Comte et sa Com-Com et même majorité de droite-droite du département).

Pour autant les membres du CRS se sont peu préoccupés de mesurer leur influence sur le cours des choses sinon qu’ils ont été acteurs d’un succès en 2005 , des échecs de 2007(pas de candidat unique à gauche de la gauche) et de l’automne 2010. C’est souvent aussi que le CRS est en participation avec de nombreuses associations…

Cependant un fait majeur émerge nettement : le besoin de s’informer, d’exprimer son opinion, de proposer et de débattre des solutions existe chez bon nombre de nos concitoyens bien au-delà des « cercles militants ». On peut citer en exemples : le nombre de présents-participants à la conférence de G. Filoche puis à la vidéo qui en a été tiré, au ciné-débat sur « Usage et mésusage de l’eau » organisée dans la capitale vendéenne de la décroissance (Ste Christine de B.), aux différents autres cinés-débats, etc . . Nous avons la faiblesse de croire que ce que fait le CRS contribue a apporté quelques réponses à ce besoin qui, soit dit en passant, montre que l’affaissement de la démocratie peut être endigué.

La nécessité et l’urgence de fédérer pour peser sur le cours des choses se sont imposées surtout après 2007 . On sait l’impasse de la solution Front de gauche par la base, c’est-à-dire en faisant confiance aux multiples initiatives locales. Atteindre la « masse critique » semble bien difficile à court terme.

Le CRS continue donc sans statut, sans cotisation ni carte et forcément sans président ; un tel « machin » échappe encore à l’imagination de beaucoup et vit depuis neuf ans. Pourtant c’est simple:ordre du jour ouvert,liberté de parole, débat, liberté de s’engager dans les actions et vient qui veut. On y entend beaucoup de propositions novatrices et l’ambiance est nettement à « gauche de la gauche » sans exclusive…

Juillet 2O11

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  • : Le blog de crsfontenaylecomte.over-blog.com
  • : Le Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte (ville du Sud Vendée) est né du mouvement social de mai 2003. D'abord comité de grève, issu des A.G de grévistes du public, il s'est élargi en direction du secteur privé, puis de manière générale à tous les citoyens engagés dans une démarche de progrès social et politique. A la fin du mouvement de mai 2003, il prend le nom de Collectif de Résistance Sociale, car nous sommes en Résistance contre le néo-libéralisme !
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